Un bel exemple d'engagement d'une jeune américaine pour ses idéaux. Un petit coup de motivation dans notre projet JM.
Dans le cadre d'une série sur de jeunes écologistes dans les programmes de la BBC le journaliste Richard Allen Greene a voyagé à Atlanta en Géorgie pour rencontrer une fille de 17 ans qui a relevé le défi de demander aux multinationales de rendre des comptes.
" Il a dû y avoir quelques regards embarrassés quand Illai Kenney se leva pour poser une question à l’assemblée des actionnaires annuelle de Coca-Cola en 2004. A l’époque, cette étudiante noire d’Atlanta en Géorgie avait 16 ans. Elle se trouvait dans une salle remplie de « vieux hommes blancs » écoutant un rapport sur la valeur de leurs investissements. Elle avait quelque chose d’autre en tête : ce qu’elle appelle « l’usage irresponsable et dangereux » de l’eau en Inde par ce géant de la boisson. « L’eau n’est pas un luxe ; l’eau est un droit humain », a-t-elle expliqué, demandant à Coca-Cola d’arrêter l’exploitation de l’eau des nappes phréatiques pour fabriquer ses boissons. En parlant à la BBC, 18 mois plus tard, elle est toujours passionnée sur cette question. « Imaginez qu’on prenne de l’eau dans votre quartier et qu’on vous la revende à un prix que vous ne savez pas payer », explique-t-elle. « Ça me révolterait ! ». Et Coca-Cola se trouve justement dans mon quartier, remarque-t-elle. Les quartiers généraux de l’entreprise se trouvent en effet à Atlanta, pas loin de la où elle vit. Coca-Cola ne reconnait pas sa responsabilité dans la diminution du niveau des eaux dans les nappes phréatiques dans l’état indien du Kerala. De plus, l’entreprise se défend en disant que la Haute Cour de justice de l’état a déterminé que les niveaux d’eau ont diminué à cause des faibles précipitations et non à cause de ses activités. Mais, depuis mars 2004, la compagnie a gardé l'usine du Kerala fermée. C’est en réponse à un ancien ordre de la Haute Cour, a expliqué Pablo Largacha, porte-parole de Coca-Cola.
« La voix de la jeunesse »
Illai Kenney considère que c’est une des campagnes qui a eu le plus de succès parmi tout ce qu’elle a entrepris. Elle pense que l’usine n’aurait pas fermé si rapidement sans la pression des groupes environnementaux indiens et leurs partenaires aux Etats-Unis. C’est l’un de ces partenaires américains, Corporate Accountability International qui a recruté Illai pour parler à l’assemblée des actionnaires. « Elle était la voix de la jeunesse lors de la réunion » explique Gogo Kellett, directrice de campagne du groupe activiste. Mme Kennett savait qu’Illai avait organisé des projets avec d’autres jeunes activistes à Atlanta, et voulait qu’elle parle pour eux car « elle est réfléchie, dévouée et soucieuse de faire partie de projets ayant un véritable impact ». C’est qualité est peut-être ce pourquoi elle est déjà une vétérante de l’activisme environnementaliste à seulement 17 ans.
" Il a dû y avoir quelques regards embarrassés quand Illai Kenney se leva pour poser une question à l’assemblée des actionnaires annuelle de Coca-Cola en 2004. A l’époque, cette étudiante noire d’Atlanta en Géorgie avait 16 ans. Elle se trouvait dans une salle remplie de « vieux hommes blancs » écoutant un rapport sur la valeur de leurs investissements. Elle avait quelque chose d’autre en tête : ce qu’elle appelle « l’usage irresponsable et dangereux » de l’eau en Inde par ce géant de la boisson. « L’eau n’est pas un luxe ; l’eau est un droit humain », a-t-elle expliqué, demandant à Coca-Cola d’arrêter l’exploitation de l’eau des nappes phréatiques pour fabriquer ses boissons. En parlant à la BBC, 18 mois plus tard, elle est toujours passionnée sur cette question. « Imaginez qu’on prenne de l’eau dans votre quartier et qu’on vous la revende à un prix que vous ne savez pas payer », explique-t-elle. « Ça me révolterait ! ». Et Coca-Cola se trouve justement dans mon quartier, remarque-t-elle. Les quartiers généraux de l’entreprise se trouvent en effet à Atlanta, pas loin de la où elle vit. Coca-Cola ne reconnait pas sa responsabilité dans la diminution du niveau des eaux dans les nappes phréatiques dans l’état indien du Kerala. De plus, l’entreprise se défend en disant que la Haute Cour de justice de l’état a déterminé que les niveaux d’eau ont diminué à cause des faibles précipitations et non à cause de ses activités. Mais, depuis mars 2004, la compagnie a gardé l'usine du Kerala fermée. C’est en réponse à un ancien ordre de la Haute Cour, a expliqué Pablo Largacha, porte-parole de Coca-Cola.
« La voix de la jeunesse »
Illai Kenney considère que c’est une des campagnes qui a eu le plus de succès parmi tout ce qu’elle a entrepris. Elle pense que l’usine n’aurait pas fermé si rapidement sans la pression des groupes environnementaux indiens et leurs partenaires aux Etats-Unis. C’est l’un de ces partenaires américains, Corporate Accountability International qui a recruté Illai pour parler à l’assemblée des actionnaires. « Elle était la voix de la jeunesse lors de la réunion » explique Gogo Kellett, directrice de campagne du groupe activiste. Mme Kennett savait qu’Illai avait organisé des projets avec d’autres jeunes activistes à Atlanta, et voulait qu’elle parle pour eux car « elle est réfléchie, dévouée et soucieuse de faire partie de projets ayant un véritable impact ». C’est qualité est peut-être ce pourquoi elle est déjà une vétérante de l’activisme environnementaliste à seulement 17 ans.
Science simple
A 12 ans, elle fût co-fondatrice de la section de l’état de Géorgie des « Enfants contre la pollution ». Peu après, elle organisa une conférence de presse avec d’autres jeunes au siège centrale d’une entreprise dirigeant des centrales à charbon. Elle entendit parler de cette question par sa mère, également activiste environnementale et pour le bien public. « On a appris beaucoup de chose au sujet du dioxyde de carbone, du mercure et de leurs effets sur les animaux », explique-t-elle. Elle reconnait que ses savoirs scientifiques ne sont pas très développés mais les principes généraux ne sont pas très difficiles à comprendre : « Quand ça a l’air mauvais et que ça sent mauvais, c’est très probablement mauvais – même un enfant de 6 ans peut comprendre ça ».
La plus jeune déléguée
Cette conférence de presse fût la première action d’une carrière d’activiste qui devint très chargée. En 2002, elle était la plus jeune déléguée au Sommet Mondial des Nations Unies pour le Développement Durable à Johannesburg. Voir des conditions extrêmes de pauvreté et de problèmes de santé là-bas a été un déclic dans sa prise de conscience d'une responsabilité mondiale.« D’un côté de la rue, ça ressemble à des quartiers des Etats-Unis et de l’autre, on voit des habitations pire que des bidonvilles – si tu as l’eau courante, tu es riche ». Elle explique que les jeunes peuvent être aussi efficaces que les adultes dans ce genre de combats. « Les jeunes se demandent comment avoir de l’influence si ils ne peuvent pas encore voter. Mais ils peuvent aller trouver des élus avec 300 signatures des personnes qui peuvent voter ou pourront bientôt voter." Et puis les enfants ont aussi un pouvoir d’achat, fait-elle remarquer. « Nous pourrions attirer l’attention de nombreuses compagnies si on les menaçait de ne plus acheter leurs produits. C’est comme ça qu’ont été menées les choses dans le mouvement pour les droits civils ».
‘C’est le problème de qui ?’
Elle est brièvement surprise par la question de savoir pourquoi un adolescent dans les banlieues d'Atlanta devrait passer son temps à combattre pour des personnes vivant en Inde, dans le Mississippi ou en Afrique-du-Sud. Ensuite, elle répond à sa manière. « Si ce n’est pas mon problème, c’est le problème de qui ? ». « Je connais des jeunes qui ne sont jamais sortis d’Atlanta. Moi, j’ai voyagé partout dans le monde. J’aurais l’impression d’usurper ce que j’ai reçu si je n’essayais pas d’avoir un impact ».